samedi 7 juillet 2012

La couleur de la haine de Malorie Blackman


La couleur de la haine (2)

J'ai compris que je ne savais rien de la manière dont je devais m'occuper de toi, Callie. Tu n'étais plus une chose sans nom, sans réalité. Tu n'étais plus un idéal romantique ou une simple manière de punir mon père. Tu étais une vraie personne. Et tu avais besoin de moi pour survivre. Callie Rose. Ma chair et mon sang. A moitié Callum, à moitié moi, et cent pour cent toi. Pas une poupée, pas un symbole, ni une idée, mais une vraie personne avec une vie toute neuve qui s'ouvrait à elle. Et sous mon entière responsabilité.

Imaginez un monde. Un monde où tout est noir ou blanc. Où ce qui est noir est riche puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre, opprimé et méprisé. Noirs et Blancs ne se mélangent pas. Jamais. Pourtant, Callie Rose est née. Enfant de l'amour pour Sephy et Callum, ses parents. Enfant de la honte pour le monde entier. Chacun doit alors choisir son camp et sa couleur. Mais pour certains, cette couleur prend une teinte dangereuse... celle de la haine.


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Knife Edge, book 2, éd. France Loisirs 2006, 509 pages

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Il est conseillé de lire le premier tome car cette chronique contient des spoilers.

Cette fois ci je vous présente un livre extrement triste, il s'agit du second tome de la saga de Malorie Blackman : La couleur de la haine. Le titre n'est pas anodin car les couleurs ont une place plutôt importante dans le roman et cette palette de couleur risquerait de vous refroidir quelque peu...

Dans ce tome, nous retrouvons Sephy et Jude – ce dernier remplace Callum et nous avons l'honneur d'avoir son point de vue. Après les évènements du premier tome, les personnages réussissent à retrouver un petit équilibre, une vie... Mais sans Callum, Sephy a bien du mal à vivre. Partagée entre le sentiment de culpabilité et de haine envers les autres, elle doit se construire tant bien que mal autour de sa fille, Callie Rose. Quant à Jude, il ne pense qu'à venger son frère et agir pour la milice de la libération. Avant de retourner dans ce « groupuscule », il lui faut éliminer Andrew Dom, un traite qui a déjà fait des ravages dans la millice.

Des personnages plus terribles que jamais... 
Ce roman est très violent. Sephy vit mal. Elle n'arrive pas, à la naissance de sa fille, à l'accepter. Elle aimerait retrouver Callum plutôt que de l'avoir. Elle l'exprime plutôt violemment mais réussit au final à apprécier sa fille, à vouloir la protéger à tout prix... Dans ce « changement » de comportement la révélation de Callum n'y est pas pour rien et est très dure – plus qu'on pourrait le penser.
De son côté, Jude hait toujours les Primas. Pourtant son chemin croise le chemin de Cara Imega une coiffeuse noire qui apparaît gentille et témoigne de sentiments à l'égard du frère de Callum. Jude ne cesse de se répéter qu'il doit agir pour la milice de la libération et des valeurs qui lui tiennent à cœur. Il déteste plus que jamais les Primas et sa rencontre avec Cara lui fait – un peu – oublier la couleur de peau. Ce n'est pas sans conséquences pour Cara. Jude est bien plus terrible et manipulateur quand on connait le fond de sa pensée. Pourtant, en tant que lecteur, on arrive à voir des petites faiblesses malgré les règles qu'il s'impose.

Une prise de parole accordée... 
Dans le premier roman de Malorie Blackman, on s'était habitué à la prise de parole de deux personnages : Sephy et Callum. Cette fois, il y a du changement ! Jude a non seulement pris la place de son frère mais la mère de ce dernier et celle de Sephy ont, elles aussi, le droit à la parole. On voit les mères qui sommeillent en elles. Jasmine Haldey est pleine de regrets. Elle reconnaît ses erreurs et essaie de se rattraper, en vain. Sephy se referme davantage sur elle-même et malgré son « souhait » de se confier à quelqu'un, elle refuse de parler à sa mère et à celle de Callum qui essaient de l'accompagner dans cette vie difficile qu'elle se fait. Meggie McGregor est d'autant plus attendrissante car elle est d'une grande aide à Sephy et n'hésite pas à lui dire les choses, même si elle cela semble dur pour elle. Ayant tout perdu, elle se raccroche à Jude son dernier enfant qui n'en à que faire car au delà d'aimer sa mère, il ne fait rien pour lui apporter la paix !

Des couleurs d'importance...
Le titre parle de couleur, celle de la haine. Dans le roman, on retrouve ces couleurs qui ne sont pas omniprésentes mais belle et bien présentes. Par exemple, lorsque Sephy choisit un pyjama pour sa fille. Également, on suit comme un spectre de couleur tout au long de l'histoire (cela constitue en partie des chapitres). Des couleurs qui s'expriment avec des mots et qui au final représentent toutes la haine, le désespoir, le mal, non ? Du rouge au violet, rien – ou presque rien – ne change. La vie est toujours aussi difficile pour Sephy.

Un roman poignant par ses révélations et une action amoindrie...
Encore une fois je me permets de comparer avec le premier opus... Dans ce dernier, les actions de la milice et les péripéties des personnages principaux étaient nombreuses. Au contraire, nous avons une action moins présente mais les révélations et trahisons entraînent aussi bien que les actions la peine, la douleur, etc. Les mots sont peut être plus durs...

En somme, c'est un roman plutôt dur que nous propose Malorie Blackman. Et comme dans son premier livre, un événement inattendu surgit dans les dernières lignes et cela est dramatique ! On ne se lasse pas de l'écriture et il se lit vite, bien que plus épais que le précédent. C'est bouleversant mais je vous conseille tout de même de lire cette saga car elle ait faire réfléchir.

6 commentaires:

  1. J'ai adoré ! Cette série est vraiment excellente, terrible et poignante... un pur régal :D Je suis quand même d'accord, il est assez dur... mais tous les tomes le sont je pense. Il faut que je continue la série ;)

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    1. Je ne connais personne qui n'aime pas alors ^^ Oui et c'est surement ça qui nous fait lire la saga, le fait que ça soit dur...

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  2. J'avais beaucoup aimé cette série mais c'est vrai que c'est très dur par moment ... :)

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    1. Oui très dur... Vivement la suite quand même ^^
      Tu avais apprécié la totalité ?

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  3. Réponses
    1. J'espère qu'il te plait même si c'est un peu complexe au début pour faire la différence entre les couleurs de peau ^^
      Bonne lecture :D

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« Si vous jugez le livre, le livre vous juge aussi. » Stéphane King